http://www.rabac.com/demo/Relinter/AnnMnd/Vietnam.htm
Guerre du Vietnam
(1964-1979)
La sévère défaite de l'armée française à Diên Bien Phû, le 7 mars 1954 va amener en catastrophe lors des accords de Genève, le 26 avril ,au retrait de la France d'Indochine. Le Vietnam est alors partagé en deux jusqu'à la tenue d'élections prévues en juillet 1956 pour la réunification avec une partie communiste au Nord du 17ème parallèle et une partie méridionale pro occidentale
Les textes de Genève, par leur flou, allaient permettre (dans un contexte de guerre froide exacerbée par les récents événements de Corée) une continuation de la guerre indochinoise avec un partage provisoire du Vietnam transformé, dès lors, en une division en deux États ennemis et un engagement de plus en plus massif des Etats Unis de 1961 à 1973, engagement au nom de la défense du "monde libre" face à l'agression communiste.
L'escalade
Après la signature des accords de Genève, les USA prennent très vite le relais des français dans leur soutien au Sud-Vietnam du chef de gouvernement très autoritaire et catholique Ngo DiN Diem. Ce dernier fait entrer le Sud-Vienam dans l‘organisation du traité de l’Asie du Sud-Est (OTASE) qui vise à contenir, sous l’égide américaine, l’expansion communiste en Asie orientale et méridionale. Sur le plan intérieur, il rallie à la cause anticommuniste les sectes caodaïstes, Hoa Hao et Binh Xuyen. Le Sud-Vietnam doit compter avec l’afflux des 850 000 réfugiés catholiques du Tonkin dont l'arrivée constitue une charge très lourde pour un petit État encore sous-développé de douze millions d’habitants.
Alors que Ngo Dinh Diem concentre tous les pouvoirs sur sa personne au Sud (l'empereur Bao Daï ayant été déposé après referendum au sud), l’unité qui prévaut au sein du parti communiste fait que Ho Chi Minh se fait reconnaître président de la République démocratique du Nord-Vietnam, avec le maréchal Vo Ngyuyen Giap comme vice-président et Pham Van Dong comme président du Conseil. Hô Chi Minh ne renonce pas à l'idée d'une réunification du pays et encourage la formation d'un front de libération nationale au Sud Vietnam : le Vietcong.
En Septembre 1960, e troisième congrès du Parti des travailleurs vietnamiens (Vietnam Dang Lao Dong, héritier du Viet Minh) se réunit à Hanoi et appelle à la " réunification pacifique " du pays car les élections prévues en 1956 par les Accord de Genève n’ont jamais eu lieu du fait du refus des deux Etats vietnamiens d’organiser une consultation libre susceptible de se révéler favorable au camp adverse.
En 1961, devant le succès de la guérilla Vietcong, le Président Kennedy décide d'augmenter le nombre de conseillers militaires au Sud-Vietnam qui passeront à 16000 .
Début novembre 1963 un Coup d'État militaire mené par les généraux Thieu et Ky au Sud-Vietnam renverse Diem (J F Kennedy, lui sera assassiné à Dallas le 22 novembre 1964. La lutte armée se développe alors au Sud Vietnam contre le gouvernement pro-occidental de Thieu. Le Vietcong apparaît aux yeux d'une partie de la population comme la solution pour mettre fin à un régime particulièrement discutable du point de vue démocratique. L'opposition contre le gouvernement sud-vietnamien n'est pas seulement communiste mais également religieuse.
Le gouvernement communiste de Hanoi reçoit le soutien de l'URSS et de la Chine populaire, malgré le désaccord idéologique entre les deux pays communistes.
En 1964 , le nombre des GI's passe à 85 000 et Le Congrès décide l'intervention massive.
En 1965 : le Président Johnson décide le bombardement massif du Nord-Vietnam et de la "piste Ho Chi Minh" qui venant du Nord-Vietnam achemine toute la logistique du Vietcong. Mais Le Nord-Vietnam et le Vietcong, soutenus par Moscou et Pékin, redoublent de détermination. Les USA, malgré une supériorité en matériel (aviation, chars , hélicoptères... s'enlisent face à un ennemi insaisissable soutenu aussi par les populations locales.
Le 1er septembre 1966 : Discours à Pnom Penh (Cambodge) du général de Gaulle, qui critique l’intervention américaine au Vietnam.
Le 31 janvier 1968 : (nouvel an vietnamien) - offensive du Têt - Le Vietcong attaque simultanément plus de 100 villes et bases militaires américaines et réussit à les tenir pendant plusieurs heures. Il y a à ce moment là 540 000 soldats américains au Sud-Vietnam. Les USA en sont réduits à une guerre d'usure.
L'opinion publique nord-américaine est de plus en plus hostile à cette "sale guerre" (coût, inflation, morts) et l'opinion internationale est particulièrement critique vis à vis des USA >-> §
Désescalade et désengagement nord-américain
31 mars 1968 : Alors que l’offensive vietcong lancée au sud a été brisée, le président Johnson annonce l’arrêt des bombardements sur le Nord et propose l’ouverture de négociations de paix, acceptées trois jours plus tard par le gouvernement de Hanoi.
13 mai 1968 : Ouverture des négociations en vue de la conférence de Paris novembre 1968 : Élection du républicain Richard Nixon à la Maison Blanche. Il entend « vietnamiser » la guerre et va replier en trois ans les quatre cinquièmes des forces américaines engagées sur place, tout en continuant à fournir au Sud-Vietnam l’appui aérien et logistique dont il a besoin.
En 1969 , le Président Nixon veut une "Paix dans l'honneur" qui consiste à "vietnamiser le conflit" d'où le retrait progressif des américains. Le Sud-Vietnam doit alors démontrer sa combativité pour sauvegarder l'indépendance du pays. De son côté le Vietcong se transforme en Gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP).
Au Cambodge en mars 1970 le coup d'État du Général Lon Nol contre le prince Norodom Sihanouk (qui avait adopté jusque là un neutralisme prudent et tolérait de fait l’utilisation de l’est de son territoire par les forces nord-vietnamienne) va mettre en place un régime très anti-communiste et provoquer le développement d'une guérilla Khmer Rouge. L’armée sud-vietnamienne et les forces américaines interviennent alors en avril au Cambodge pour neutraliser la piste Ho Chi Minh qui, depuis le Nord-Vietnam et le Laos, permet l’acheminement des moyens nécessairess à la guérilla viet-cong. Dans le même temps, le Laos connaît des affrontements comparables dans la mesure où le pouvoir légal du prince neutraliste Souvana Phouma est battu en brèche par les communistes du Pathet Lao acquis au prince Souphanou Vong et par la faction pro-occidentale du général Phoumi.
En 1971, le nombre des GI's est retombé à 325 000; un an plus tard à 69 000. C'est le début du rapprochement sino-américain, concrétisé par la visite de Henry Kissinger à Pékin, suivie en février 1972 par celle de Richard Nixon. Le conflit vietnamien n’a plus dès lors pour les États-Unis la même signification. La rupture de l’unité du bloc communiste, déjà entamée avec le schisme sino-soviétique dès les années soixante, ôte désormais tout fondement à la " théorie des dominos " qui commandait jusque là de tenir à tout prix le Vietnam, pour éviter que ne tombent dans le camp communiste les pays voisins tels que le Cambodge et le Laos, avant que ne vienne le tour de la Thaïlande ou de la Birmanie.
Le 28 janvier 1973 s'engagent des pourparlers entre Le Duc Tho et Kissinger aboutissent à la signature d'un accord de cessez-le-feu (ceci après deux voyages de Nixon en février 72 en Chine, en mai 72 à Moscou).
Les Accords de Paris décident du retrait total de toutes les troupes étrangères du Sud-Vietnam, de la formation d'un conseil national de réconciliation comprenant des membres du GRP, et de prochaines élections libres.
A la guerre totale américaine, les révolutionnaires vietnamiens ont répondu par une politique de résistance totale, une stratégie politico-militaire d'ensemble jouant elle aussi sur tous les terrains : national et international, social ou économique Ils ont subi des défaites et des revers, parfois très graves. Mais ils ont à chaque fois pu reprendre l'initiative. Ainsi, le Parti communiste vietnamien (PCV) a fait preuve d'une très grande capacité d'innovation militaire. Confronté au conflit sino-soviétique, menaçant dangereusement ses "arrières", il a su éviter l'isolement et se lier à toutes les composantes de la solidarité mondiale. Surtout, dans ce conflit où se mêlent étroitement questions nationales (l'indépendance) et sociale (la réforme agraire), guerre de reconquête et guerre civile, la résistance vietnamienne s'est affirmée comme une guerre révolutionnaire populaire, une "guerre du peuple" aux formes toujours renouvelées.
Mais la lutte entre Sud-Vietnam d'un côté, et Nord-Vietnam et GRP de l'autre, continue après les Accords de Paris. En 1973, la guerre civile se développe au Sud-Vietnam. Une situation similaire se développe dans les deux pays voisins, le Laos et le Cambodge.
La guerre civile dans l'ancienne Indochine
Après la suspension en avril 1974 des négociations engagées à La Celle-Saint-Cloud entre le gouvernement de Saigon et le gouvernement révolutionnaire issu du FNL, au
printemps 1975, le Nord-Vietnam déclenche une nouvelle offensive générale contre le Sud dont les forces sont submergées et privées cette fois du soutien aérien américain. Fragilisé par l’affaire du Watergate, la démission de Nixon et l’arrivée à la Maison Blanche du président Ford dont la légitimité apparaît incertaine, l’éxécutif américain ne peut obtenir du Congrès les moyens d’une intervention. Le 21 avril, le président Nguyen Van Thieu abandonne le pouvoir à Duong Van Minh qui, intronisé président le 28, ordonne la reddition de la capitale sud-vietnamienne deux jours plus tard. Le 30 avril, les troupes viet-cong et nord-vietnamiennes s’emparent de Saigon d’où se sont enfuis la veille par hélicoptère les derniers personnels américains. La réunification du pays est acquise (officiellement le 2 juillet 1976) et il prend le nom de république socialiste du Vietnam. Saigon prend le nom de Ho Chi Minh-Ville.
Au Laos en 1975: Victoire du Pathet Lao communiste sur les royalistes pendant que les Khmers rouges prennent Phnom Penh au Cambodge et installent un régime communiste prochinois sous la direction de Pol Pot, un régime terrible qui mènera un programme de terreur et de génocide.
En 1978 , le Vietnam envahit le Cambodge, chasse Pol Pot et installe un régime communiste favorable au Vietnam. La Chine, qui les soutient, attaque le Vietnam sur sa frontière du nord mais évacue rapidement les territoires occupés par ses troupes.
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